témoignages + 2009 novembre 21 - Guatemala

 

Chères amies et amis,

 

On m’écrit que, hier soir, Arte a diffusé un documentaire sur «solo para Mujeres», une association qui s’occupait des filles des rues et de celles que lui confiait des juges.

Malheureusement, cette institution a fermé ses portes aux filles des rues et s’est transformée en pensionnat pour jeunes filles indigènes qui viennent faire des études à la capitale.

 

J’espère que le Mojoca pourra recevoir toutes les jeunes mères qui veulent entrer à la maison du Huit Mars, leur maison.

Cet après-midi, Grécia, une quetzalita a amené à la maison Yusepi, une jeune maman de 20 ans, avec ses filles, Maria Fernanda, huit ans et sa petite sœur de trois ans.

Hier c´était Jeannettia, 4 ans, séparée de sa mère Nathalie par décision d’un juge qui l’avait internée dans une institution, qui faisait son entrée dans la maison. Le Mojoca avait aidé sa mère à la récupérer. Les deux étaient radieuses de bonheur.

Il n’y jamais eu autant d’enfants dans la maison, deux bébés d’un an et de deux mois (Aracéli, fille de Monica qui a pu la garder grâce à l’appui du Mojoca).

A part Fernanda, les plus grands n’ont que 4 ans.

Il y a dix filles et sept garçons et 15 adolescentes ou jeunes femmes, dont deux sont enceintes.

 

Les espaces sont restreints parce qu’on fait des travaux urgents dans la maison aux murs de terre qui s’effrite.

Le dernier centime de l’argent prévu pour la nourriture a été dépensé en septembre. La spéculation génocide sur les denrées alimentaires c’est la faim.

On s’arrange comme on peut. On utilise la quote-part  de 25% des bourses d’étude et autres gains donné par les habitantes et qui était destiné aux loisirs. On se contente pour le repas du soir d’une soupe et de tortillas, ou d’un plat de riz et de haricots, la nourriture des pauvres qui ont la chance de souper. On renonce à la pizza du samedi soir parce que ça coûte 200 quetzalts, un peu plus de 15 euros.

Mais la solidarité, la joie du partage, ça vaut infiniment plus qu’une pizza.

 

Ne vous inquiétez pas on s’en sortira !

 

Le goûter le chocolat de Sandrine, Selma et le  groupe dynamique Mojocolat de Bruxelles, me donne l’envie de faire en plus petit une fête semblable pour les dix-sept gosses du Huit Mars (qui entre-temps seront peut-être une vingtaine).

 

Je vous embrasse affectueusement,

Gérard