témoignages + 2009 Janvier 31  - PAROLES POUR UNE FÊTE

 

Cette merveilleuse maison des filles et des garçons des rues, le Mojoca même, sont le fruit d'une longue histoire d'amour qui unit les enfants des rues du Guatemala et les personnes qui s'occupent d'eux au Guatemala et en Europe. C'est pourquoi nous sommes heureux d'avoir parmi nous une délégation de Amistrada, notre réseau italien de solidarité et des représentantes de la Coopération italienne,

 

Cette antique maison, construite au dix-huitième siècle, a été achetée par le Mojoca en 1999, grâce à une subvention de l'Union Européenne et de Amistrada. Patricia Staakmann De Block, amie du Mojoca depuis sa fondation, a dessiné les plans de la reconstruction de la maison qui ont été exécutés par d'habiles artisans sous la direction de l'ingénieur Chojolán, La maison, fignolée avec amour dans les moindres détails, est un exemple de la valorisation du patrimoine architectural de la capitale,

 

La solidarité italienne, canalisée par Amistrada, et aussi par « Mani Tese » et la « Table Vaudoise » nous a permis d'entreprendre et d'achever les travaux. Amistrada n'a pas cessé pour autant de financer le fonctionnement du Mojoca, comme il le fait depuis le début en assurant 40% des ressources qui nous sont nécessaires.

 

Les associations de base européennes qui nous soutiennent représentent des milliers de personnes qui aiment les enfants et les jeunes des rues, qui croient en leurs valeurs, en leur intelligence, en  leurs capacités de s'organiser en mouvement autogéré pour défendre leurs drots, s'insérer dignement dans la société et contribuer à la construction d'un Guatemala et d'un monde plus fraternels.

 

La maison, le Mojoca lui-même, sont seulement des instruments au service de nos sœurs et de nos frères des rues. Chaque enfant, chaque jeune est infiniment plus précieux que la maison et que tout l'or du monde. Et, comme aime è répéter Notre amie Patricia De Block, la nouvelle maison, si belle, solaire et chaude, facilitera la formation de femmes nouvelles et d'hommes nouveaux, de citoyennes et de citoyens responsables. Le travail du Mojoca, son engagement pour défendre les droits des exclus, sa lutte pour la justice et l'égalité, contribuent à la recherche de la réconciliation et de la paix, tellement nécessaires à ce pays martyrisé par la violence, l'injustice sociale, la misère qui 

 

En quinze ans d'existence du Mojoca, des centaines de jeunes se sont insérés dans la société de façon digne et responsable. L'an dernier, vingt jeunes femmes ont créé leur entreprise. Actuellement, vingt-trois jeunes cherchent un emploi et cent cinquante d'entre eux  fréquentent une école, de la maternelle à l'université.

 

Mais le joie de cette fête, le souvenir des réussites scolaires et professionnelles de tant de jeunes qui se sont formés dans cette maison,ne me font pas oublier la préoccupation pour le futur, surtout depuis que « Casa Alianza » puissante organisation qui a sa maison mère aux Etats-Unis, a fermé récemment ses portes en supprimant d'un jour  à l'autre toutes ses activités.

 

Pour que le Mojoca puisse continuer son travail, il nous faut trouver rapidement des ressources dans ce pays. Une association de jeunes j Guatemala ne peut vivre uniquement de l'aide de l'Italie, de la Belgique et des Pays-Bas.

 

L'an dernier, nous avons eu l'honneur de recevoir le premier prix pour le travail social de la Fondation Gutierrez et une subvention de près de 50.000 euros. Malheureusement, une seule Institution, si puissante et généreuse soit-elle,   ne peut changer un pays et rétablir la paix et la justice.

Nous avons besoin d'un appui constante t important dans ce pays. Les réseaux d'amitié de Belgique et d'Italie, qui sont le Mojoca en Europe, continueront à nous soutenir. Mais ce n'est pas suffisant. Le gouvernement et la Commune doivent nous financer parce que nous les aidons à accomplir leur devoir d'aide à la partie plus marginalisée de leur peuple. Nous collaborons avec des institutions deu gouvernement et de la commune qui n'ont malheureusement pas les moyens suffisants pour accomplir leur mission avec les jeunes les plus exclus.

 

Les filles et les garçons, organisés dans le Mojoca,  continueront à réclamer le respect de leurs droits.

 

Mais nous devons aussi organiser au Guatemala ub réseau d'amitié comme ceux qui existent en Europe. C'est pourquoi je vous propose, chères amies et amis présents à cette fête, de prendre aujourd´hui même cet engagement pour assurer la vie du Mojoca.

 

Notre Mouvement des Jeunes des Rues doit vivre tant qu'il y aura dans ce pays  des   fillettes et des adolescentes, des gosses et des jeunes, obligés à vivre dans la rue, méprisés, humiliés, violés, assassinés. Sans droits. Des non citoyens

 

Mon âge est déjà bien avancé, j'arrive au terme de mon engagement avec ces enfants et des jeunes, qui depuis seize ans sont ma raison de vivre. Pour que ne s'éteignent pas la joie de cette fête et l'espérance qui a nom Mojoca, je vous confie ces enfants, ces adolescentes et ces adolescents, qui sont les fils et lews filles préférés de Dieu. Le futur du Mojoca s'appelle Guatemala.

 

Gérard Lutte