le projet + approfondissements + 2002 - un projet d'aide aux jeunes des rues au Gautemala

Ce projet a été fondé par Gérard Lutte, belge d’origine, professeur de psychologie à l’Université de Rome. Il est spécialisé en psychologie de l’enfant et de l’adolescent. Il s’est toujours intéressé aux jeunes défavorisés et a beaucoup travaillé avec eux.

Lors d’une enquête qu’il a effectuée sur les jeunes des rues au Guatemala en 1993, leur vitalité et leur désir de vivre l’ont touché à tel point qu’il a décidé de construire avec eux un « Mouvement des Jeunes des rues » géré par eux, partant de la réalité de la rue qui est une école de maturité avec ses valeurs d’amitié et de partage sans lesquelles ils ne pourraient pas survivre dans un milieu hostile.

Ce Mouvement avait besoin d’un point de rencontre et grâce à la solidarité belge et italienne et une aide de l’Union Européenne, ils ont pu acheter une maison. C’est un refuge de paix au cœur de la ville, elle s’appelle la « maison des colibris ». C’est un lieu accueillant où les jeunes peuvent souffler, être écoutés, se reconstruire peu à peu. On y trouve des douches, des lavoirs, des repas, des soins de santé et surtout une invitation à se prendre en charge par des contrats d’alphabétisation, de formation scolaire et professionnelle, des ateliers de boulangerie-pâtisserie, coupe-couture, menuiserie, musique, production artisanale. Le règlement d’ordre intérieur est élaboré par les jeunes eux-mêmes.

Elle est ouverte dès 8 heures du matin. Après une bonne douche, la lessive du linge, un déjeuner et le nettoyage de la maison, commencent les cours et formatons.

Les jeunes proposent parfois aussi des activités dans la rue comme des représentations théâtrales, une campagne d’élimination des poux, la vente de pâtisserie fabriquée dans la maison.

L’association finance presque toutes les dépenses du Mouvement : les salaires des éducateurs, l’entretien de la maison, l’alimentation, les bourses d’études et elle forme les volontaires qui vont travailler dans la rue.

Le Mouvement aide ceux qui veulent vivre en-dehors de la rue en cherchant des logements économiques, en leur donnant pour les premiers mois une allocation au logement et en accordant un prêt à ceux qui construisent une maisonnette. Ils reçoivent aussi une aide pour étudier, se former, trouver un travail ou commencer une micro-entreprise.

 

L’ENTREE D’UN JEUNE DANS LE MOUVEMENT se fait en plusieurs étapes :

Première étape

Le Mouvement se construit d’abord dans la rue. On décide avec eux des choses à faire pour répondre à leurs besoins vitaux : hygiène, nettoyage du lieu où ils vivent, etc. C’est au travers de ce dialogue d’amitié qu’on découvre les valeurs, les objectifs et la nécessité de se regrouper.

Seconde étape

Dans une seconde étape qui dure de 3 à 6 mois, les jeunes qui désirent faire partie du Mouvement dans la maison, signent un contrat qui clarifie leurs droits et leurs devoirs. Ils ont droit à l’alimentation, à l’usage des sanitaires, aux soins de santé physique et psychologique, à l’assistance légale.

Leurs devoirs sont : respecter les normes de la vie en commun élaborées par eux-mêmes, s’inscrire aux cours d’alphabétisation, d’instruction, de formation professionnelle, participer aux tâches et aux ateliers d’expression artistique et de production artisanale, se prendre en charge et s’engager avec leurs camarades des rues et les autres personnes marginalisées et opprimées.

Ils ne peuvent pas entrer avec de la drogue. Ils apprennent la relation aux autres sans la violence et aussi à mieux comprendre ce qu’est le Mouvement. Ils viennent alors 2 jours par semaine participer aux activités.

Troisième étape 

Ils viennent alors tous les jours suivre les ateliers d’alphabétisation et de formation professionnelle et participent aux activités de production. S’ils participent pendant 6 mois à la vie de la maison et manifestent de l’intérêt envers les autres, ils deviennent alors membres à part entière, reçoivent des cours et formations et prennent des responsabilités.

Quatrième étape

Ils passent à la quatrième étape après une année de participation régulière et responsable et lorsqu’ils savent lire et écrire. Ici, ils sont responsables du Mouvement et de leur propre vie. Ils peuvent être élus dans l’équipe coordinatrice et participer à des formations, séminaires, échanges avec d’autres associations.

Ils peuvent aussi essayer de trouver des ressources avec la production ou un autre travail et participer au travail de la rue.

Cinquième étape 

La cinquième étape est la vie en-dehors de la rue. Ils peuvent recevoir une bourse d’études ou de formation professionnelle, une formation en droits humains et éducation des enfants, un appui psychologique. Ils doivent avoir un travail et un logement.

Sixième étape

C’est une aide à l’éducation des enfants des filles qui sont sorties de la rue. Cette éducation est très importante pour rompre le cercle vicieux de la rue. Pour prévenir les occasions qui pourraient pousser leurs enfants à retourner dans la rue (comme la misère, la violence, le manque d’éducation), on donne des formations et un appui psychologique aux parents et aux enfants. On leur demande de participer aux groupes d’autogestion et d’être solidaires avec les mères et enfants de la rue. 

 

L’ORIGINALITE ET L’EFFICACITE DE CE PROJET

Ce n’est pas une assistance pure et simple mais un projet d’éducation. Le but est pour le jeune, l’apprentissage de la prise en charge de lui-même, dans le respect de sa personne. C’est une aide à long terme pour toute sa vie.

La maison acquise par le Mouvement est un point de rencontre pour les jeunes, mais rien n’est offert gratuitement, tout se mérite car la charité humilie les personnes et entrave leur libération. Tout se conquiert par l’effort, le travail personnel et communautaire, le jeune ne reçoit un repas que s’il a participé à l’aménagement de la maison ou à un atelier de formation.

Le Mouvement donne une grande importance à la formation scolaire et professionnelle. Le but est que tous les jeunes des rues aient le diplôme d’école élémentaire et que tous les enfants des filles des rues fréquentent l’école maternelle et primaire.

Les adultes n’assistent pas les jeunes, ils sont là comme conseillers et les aident à conquérir eux-mêmes leur propre libération.

Après quelques temps de formation, ils arrivent à voler de leurs propres ailes et même à quitter la rue et ainsi leurs enfants, bénéficiant d’une bonne éducation et d’une bonne scolarité, ne retourneront pas non plus dans la rue.

Une grande importance est donnée aussi à l’entraide, les jeunes qui sont entrés dans le Mouvement vont inviter eux-mêmes d’autres jeunes de la rue à en faire partie eux aussi. Lorena et d’autres jeunes suivent en plus un cours d’éducation populaire.

Le projet veut renforcer les valeurs d’amitié et de partage en accompagnant les jeunes sur les sentiers de l’autogestion et de l’amitié libératrice. 

 

RESEAU D’AMITIE AVEC LES FILLES ET GARCONS DES RUES

 

POUR PRENDRE CONTACT

La coordination et le secrétariat sont assurés par le Centre de Développement Rural à Ansart.,

Contacts : Jacqueline Englebert, André Wenkin, rue du Monument, 7 - 6730 Ansart/Tintigny/Belgique,

Tél. 063/444349,    Fax 063/446139

e-mail < cdr.ansart@skynet.be >                     Site Internet : www.cdr-ansart.be

Lorena : mojoca@terra.com.gt

Gérard Lutte : gerardlutte@tin.it

 

POUR PARTICIPER  

Pour aider le mouvement  à faire face à une partie des dépenses mensuelles (entretien de la maison et des ateliers, salaires des accompagnateurs adultes, partie des frais de nourriture), nous voudrions lui assurer 12.000 euros  par mois. L’objectif n’est pas difficile  à atteindre : il suffit de trouver 250 personnes ou groupes de personnes, familles ou associations disposées à donner  50 euros par mois.

Les dons de groupes, bénéfices de fêtes, collectes, concerts, tombolas, etc  peuvent être versés au compte N.751-2004742-83 de « AVEC LE GUATEMALA » , rue du Monument 7,  6730 Ansart.

L’argent est envoyé au Guatemala par l’intermédiaire d’Oxfam. Pour les personnes qui effectuent un versement en leur nom personnel et qui désirent recevoir une attestation fiscale, il est préférable de verser directement leur don chez Oxfam, au compte N. 000-0000028-28 de « OXFAM SOLIDARITE », rue des quatre vents, 60,   1080 Bruxelles, avec la communication :  « 2003/GLA/00086/Ansart ».

La personne responsable chez Oxfam informera le secrétariat de chaque don reçu, du nom de la personne et du montant. 

  

POUR S’INFORMER

Gérard Lutte, "Les enfants de la rue au Guatemala: princesses et rêveurs", Editions L'Harmattan, Paris   Un vidéo d’André Stuer, « Leur histoire s’écrit dans la rue… »,     Une valise pédagogique contenant:

1 - une cassette vidéo réalisée par André Stuer, "Leur histoire s'écrit dans la rue",

2 - le texte intégral du vidéo, 3 - une série de photos.

Site Internet : www.amistrada.net