lettres + 2011 Décembre 07, Guatemala
AUX ASSOCIATIONS INTERNATIONALES SŒURS
ASOCIACIÓN MOVIMIENTO DE JÓVENES DE LA CALLE – MOJOCA
13 calle 2-41. Zona 1, Guatemala, Guatemala. Cp. 01001
( 22327425 - 22519237 Email: mojocalle@gmail.com
Sitio web: www.amistrada.net
Envoyer le courrier concernant l’urgence à : mojocaemergencia@gmail.com
Guatemala le 7 décembre 2011
Chères amies et chers amis,
recevez un salut fraternel de la part de nous, filles et garçons de la rue, avec nos souhaits sincères pour une heureuse fête de Noël qui nous rappelle la Bonne Nouvelles de la naissance de Jésus, espérance et libérateur des pauvres et des opprimés. Nous souhaitons également que 2012 puisse être une année de bonheur et de grandes réussites pour vous, votre famille et l’organisation pour laquelle vous travaillez avec tant de générosité.
Nous, les filles et garçons, sommes préoccupés par ce qui pourrait advenir au Guatemala sous la présidence du Général Otto Pérez Molina, qui débute le 14 janvier 2012. Nous ne savons pas ce qu’il veut faire et nous espérons il ne réprimera pas avec violences les groupes de la rue et les mouvements populaires et de défense des droits de l’homme. Nous sommes inquiets parce qu’il présente un programme électoral basé sur le problème grave de l’insécurité au Guatemala. Il a proposé une politique de la main dure et d’en finir avec la délinquance en six mois. Il a gagné les élections avec 72% des électeurs qui ont voté dans la capitale au second tour. Le problème réel de l’insécurité et de la violence préoccupe beaucoup les habitants de la capitale qui ne savent pas quand ils quittent leur maison le matin, s’ils y reviendront le soir. Et nous serions entièrement d’accord avec une lutte dure contre les bandes criminelles, les assassins, les narcotrafiquants, et toutes les multinationales et les propriétaires fonciers qui exploitent et violent les droits fondamentaux du peuple du Guatemala ; ainsi même ils provoquent la misère, source d’insécurité.
Nous sommes préoccupés, parce que, même si les groupes de la rue ne sont pas violents, ils sont facilement considérés comme délinquants, parce que parfois ils commettent de petits vols pour survivre. En réalité, ce ne sont que des groupes des jeunes très pauvres et exclus, qui veulent une vie digne et honnête, et beaucoup d’entre eux réussissent à sortir de la rue s’ils rencontrent des amies et amis qui leur font confiance.
Notre préoccupation et grande inquiétude nous poussent à nous préparer au pire, même si nous souhaitons le meilleur . Nous attendrons pour voir comme agira le gouvernement avant de le juger. En même temps nous devons être prudents. Pour cela, nous vous écrivons pour demander si vous êtes prêts, en cas de besoin, à envoyer des courriels de protestation aux adresses que nous vous enverrons en temps opportun, si le Général Président commence une répression dure contre les groupes de la rue.
Nous, filles et garçons, nous avons décidé d’envoyer une lettre ouverte au Président, surtout pour qu’il soit clair, que les enfants et jeunes de la rue ne soient pas seuls et qu’ils peuvent compter sur la protection non seulement du Mojoca, mais aussi des associations sœurs du Guatémala et des autres pays du monde. Nous pensons que les nouveaux dirigeants pourront être plus prudents face aux possibles réactions internationales qui pourraient menacer l’aide étrangère au gouvernement.
De plus, nous demandons aux associations sœurs des pays proches comme le Honduras et le Salvador d’aider les jeunes de la rue provenant de leurs pays, à qui nous conseillons de retourner avant que Perez Molina n’assume le pouvoir. Si vous pensez pouvoir le faire, nous vous de demander de nous le faire savoir.
Nous demandons aussi de réexpédier notre lettre aux associations et institutions que vous connaissez et qu’elles puissent participer à cette initiative de solidarité internationale. Et aussi aux personnes connues du monde politique, scientifique, culturel et religieux. Aux organisations internationales, comme la JOCI, JOCA, Solidarité Mondiale et les associations qui ont des liens d’amitié avec les organisations d’autres pays, nous demandons d’envoyer ce courrier comme émanant d’eux-mêmes au plus grand nombre d’associations possibles, dans d’autres pays.
Finalement si cela vous est possible, ce serait très utile de sensibiliser les moyens de communication de masse de votre pays, sur ce qui se passe au Guatemala.
Dans l’attente de votre réponse, nous vous envoyons nos plus cordiales amitiés et nous vous assurons de notre entière disponibilité à nous solidariser avec votre association en cas de besoin.
Le Comité de Gestion élu par les filles et garçons du Mojoca
Diana Pernilla –Présidente;
Mario Tzun, Estefani Batén – Représentants des collectifs de la rue;
Gustavo Poma – Représentant du collectif de l’école de l’Amitié et des ateliers de formation et de production ;
Felisa Castro - Représentante de la Maison du 8 mars;
Manuel Nájera – Représentant de la Maison des Amis;
Laura Lemus – Représentante des Quetzalitas, groupe d’entraide des filles sorties de la rue ;
Sergio Pineda – Représentant de Génération Nouvelle, groupe des garçons sortis de la rue ;
Claudia Carrera – Représentante des Mariposas, groupe éducatif des enfants de parents sortis de la rue.
Glenda López – Présidente de l’association juridique et
Gérard Lutte – Conseiller pédagogique et fondateur du Mojoca, avec un groupe des filles et garçons de la rue.