lettres + 1999, Nettoyage social en Guatemala

 

ASSOCIATION  INTERNATIONALE POUR LA DEFENSE DES FILLES ET GARCONS DES RUES

Terra Nuova, via Urbana 156, 00184 ROMA, Tel. 06485534,

Fax 064747599, e-mail : difesaragazze.i@cambio.it

 

LA CHASSE AUX ENFANTS DES RUES EST OUVERTE AU GUATEMALA

 

VIOLS DE FILLES DES RUES

 

L’agent des Forces Speciales de la Police Civile Nationale qui avait oblige deux jeunes des rues du groupe du quartier « La Parroquia » a se deshabiller et une fille a le masturber a ete identifie. Il s’agit d’un certain Moises Che Ba,  qui avait tente de perpetre le meme delit avec un autre couple de jeunes des rues le 25 fevrier dernier, mais Roxane, 16 ans, lui resista energiquement et put eviter le pire. Le complice, lui aussi policier, n’a pu etre identifie.

   Habituellement les viols des filles des rues n’ont aucune suite judiciaire au Guatemala, mais cette fois-ci, grace a la pression de l’opinion publique internationale, au courage des jeunes qui ont ose denoncer leurs agresseurs et au soutien d’associations d’enfants des rues, on a pu retrouver le coupable. Mais il n’a pas ete arrete et le dossier n’a pas encore ete transmis aux autorites judiciaires.  Nous devons continuer a veiller pour que justice soit faite.

 

LES TUEURS EN ACTION

 

Le 14 mars dernier, dans l’apres-midi, Manuel Estuardo Davila Juarez, alias Blondy,  17 ans,  lui aussi du groupe de la “Parroquia”, a ete  assassine et un fille de 16 ans blessee par un tueur qui tira dans le tas sur un groupe d’enfants et d’adolescents des rues. Le tueur et ses complices etaient arrives sur les lieux dans une auto de couleur obscure, aux vitres polarisees.  Deux hommes furent arretes, mais on ignore encore leur identite.  La methode fait penser aux executions des forces de securite et des escadrons de la mort et l’on craint qu’il ne s’agisse d’une vengeance ou d’une intimidation provoque par la denonciation des viols.  C’est maleuheursement une pratique courante dansce pays.

 

Voici le recit d’un garcon qui a echappe au massacre :

 

15  mars  1999

 

“Dans le quartier « La Parroquia”, on a tue un de nos camarades et blesse une de mes camarades. C’etait dimanche, aux environs de trois heures de l’apres-midi, nous etions en train de parler des choses de notre vie, quand un homme d’un certain age est arrive avec une arme a la main et il a commence a tirer sur nous tous.   Quand il a vide son premier chargeur, nous nous sommes enfuis, mais un des notres, Blondy, est reste sur le terrain frappe par une balle. Hilda aussi a ete blesse a un pied….  C’est une chance qu’il n’a pas reussi a nous tuer tous, mais il nous a menaces de nous tuer tous l’un apres l’autre.  J’ai eu la chance d’avoir pu me sauver.  On n’apas arrete l’assassin, mais un de ses complices et deux autres ont reussi a fuir » :

 

PROTESTATION  DU MOUVEMENT DES JEUNES DES RUES

 

Guatemala, 15 mars  1999

 

Aux organisations populaires, des droits de l’homme et de solidarite’.

 

Nous, les jeunes des rues, nous lancons un appel a la solidarite. Suite a ce qui s’est passe le dimanche 14 mars dans le parc public du lieu dit « La Parroquia », ou vivent des jeunes des rues. D’un vehicule de couleur noire et grise, aux vitres polarisees, avec quatre individus a bord, descendirent deux hommes qui indiquerent les jeunes du parc et l’un d’eux se mit a tirer avec la claire intention d’assassiner n’importe qui. Ainsi, sans aucun motif, ils ont tue un jeune et blesse une fille de seize ans, tous deux de la rue et membres du mouvement des jeunes des rues.

C’est pourquoi nous vous demandons de vous prononcer en faveur de la vie qui appartient a chacun de nous et dont personne ne peut nous priver.  Nous vous demandons a vous, a vos organisations d’intervenir aupres des autorites du Guatemala pour qu’on fasse une enquete, qu’on fasse la lumiere sur ce crime et qu’on respecte les droits des jeunes des rues, marginalises par des secteurs de la societe, avec l’espoir qu’un jour la justice et l’egalite puissent exister au Guatemala.

                                                          Movimiento de jóvenes de la calle

 

DES ETUDIANTS UNIVERSITAIRES PARTICIPENT A LA GUERRE CONTRE LES JEUNES DES RUES

 

Temoignage:

 

“Le 15 mars, dans l’apres-midi, nous avons passe un mauvais moment avec les etudiants. Ils avaient attrape F. et sa compagne J et ils essayaient de deshabiller F. et de le frapper.  Tout cela se passait pres de « La Concha » (ou se retrouve un groupe de la rue) et leurs camarades arriverent pour les defendre. Un educateur du mouvement etait justement la et il essaya, mais en vain, de raisonner avec les etudiants.  Ceux-ci continuaient a crier contre les enfants des rues, a les insulter en les appelant « immondice », qu’on devait les eliminer.  Finalement la police arriva et arrete… l’educateur. Un jeune qui etait en train de s’enfuir s’en apercut et revint pour le defendre. La police les embarqua tous les deux au poste du deuxieme corps, puis on libera l’educateur et on jeta en prison le jeune des rues ». Comme d’habitude la police arrete les victimes et laisse courrir les bourreaux  et reserve un traitement de faveur aux enfants des rues.

 

NOUS INVITONS TOUTES LES PERSONNES ET ORGANISATIONS DEMOCRATIQUES A INTERVENIR AUPRES DES AUTORITES DU GUATEMALA POUR ARRETER LA MAIN DES TUEURS.

 

Le 18 mars prochain, une delegation remettra a l’ambassadrice du Guatemala en Italie onze mille signatures contre les violences, assassinats, viols, rafles et incarcerations arbitraires que subissent les enfants des rues dans ce pays

 

TON INTERVENTION PEUT SERVIR A SAUVER LA VIE D’ENFANTS DES RUES. Leur dignite, leurs droits. Nous t’invitons a envoyer un message (celui que nous te proponons ou ce que tu veux ecrire, meme en francais) aux presidemt, vice-president, ministre des affaires etrangeres, parlementarires du Guatemala.

 

Cordialement, 

                  Association internationale pour la defense des filles et garcons des rues

 

Le comité de l’association :

Gérard Lutte, professeur à l’Université “La Sapienza” de Rome, coordinateur,

Bruno Bellerate, professeur à la Troisième Université de Rome,

Francoise Boucau, enseigante, sindicaliste,

Marlon Brenes, avocat, Managua, Nicaragua

Paolo Cento, sénateur, Italie.

Nydia De Franco, philosphe, San Jose de Costa Rica,

Carles Feixa Pàmpols, professeur à l’Université di Lleida, Catalogne.

Salvatore Gentile, psychothérapeute, Formia, Italie

Giulio Girardi, professeur émérite, Université di Sassari. Membre du « Tribunal Permanent des Peuples »,

Nora Habed, psychologue, Rome

François Houtart, professeur Universite de Louvain, Directeur du « Centre Tricontinental », membre du Tribunal Permanent des Peuples

Jacques Liesenborghs, Sènateur, Belgique

Paul Lottefier, cadre, Lille, France

Remo Marcone, professeur, Rome.

Iole Miele, avocat, Rome,

Michèle Najlis, poétesse, Managua, Nicaragua,

Vidaluz Meneses, directrice du Centre Oecuménique Antonio Valdivieso, chargée des Relations Extérieures de l’Union des Ecrivains du Nicaragua, Managua, Nicaragua,

Jorge Navas, professeur, Managua, Nicaragua,

Ezio Ponzo, professeur émérite, Université “La Sapienza” de Roma

Domenico Sarra, ingénieur, Rome,

Luis Sepulveda, écrivain chilien,

André Stuer, prêtre, Genappe, Belgique,

André Wenkin, Centre de Développement Rutal, Ansart, Belgique

Secrétaire :

Lucia Bruscuglia, psychologue, Rome,

MESSAGE A ENVOYER

 

A los senores

Alvaro Arzu - Presidente de la Republica de Guatemala

<AlvaroArzu@guate.net>

 

Luis Flores Asturias - Vicepresidente

luisflores@ns.guate.net

 

Eduardo Stein - Ministro de Relaciones Exteriores

<mint@mieno.gt>

 

Miembros del Congreso de la Republica

<mvrodriguez@congreso.gob.gt>

 

Nineth Montenegro, Presidente de la comisiono sobre el ninio del Congreso

nmontenegro@congreso.gob.gt

 

Pedimos al Presidente, al Vicepresidente, al Ministro de Relaciones Exteriores y a los miembros del Congreso de la Republica de Guatemala no solo poner fin a los arrestos arbitrarios, violaciones de derechos humanos, estupros, vapuleos de estudiantes universitarios, sino también elaborar una política de protección y de reinserción social para esas niñas y nov, ofreciéndoles refugios nocturnos seguros, asistencia medica y formación escolar y profesional, así como apoyar a las organizaciones no gubernamentales que están trabajando con ellas y ellos.

Exhortamos a que:

1. Se garantice la integridad fisica y moral de los ninos de la calle.

2. Se realice una investigacion exhaustiva de los atentados de los que han sido objeto.

3. Se castigue conforme a Derecho a quienes resulten responsables.

 

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